Les greffes osseuses pré-implantaires
Au début de l’implantologie, les implants ne pouvaient être placés que là où il persistait un certain volume d’os. Dans de nombreux cas la pose d’implants s’avérait difficile voire impossible.
Le développement de la chirurgie préimplantaire a permis d’élargir considérablement les indications des implants
Cette chirurgie consiste à reconstruire, grâce à des greffes, un volume osseux suffisant pour la mise en place d’implants dentaires quand la quantité d’os résiduel ne le permet pas.
Objectifs
Ces greffes permettent :
- de redonner une hauteur et une épaisseur suffisantes aux crêtes osseuses destinées à recevoir les implants
- de placer les implants selon un axe favorable pour que les contraintes mécaniques et l’esthétique des prothèses soient optimales.
Techniques
Les greffes sont réalisées, soit avec votre propre os (os autologue) soit avec des substituts osseux (biomatériaux).
Elles sont couramment effectuées avec succès grâce à des protocoles opératoires rigoureux.
Les techniques de greffe varient en fonction des différentes situations rencontrées :
- Augmentation de l’épaisseur de la crête alvéolaire
- Augmentation de la hauteur de crête
- Elles peuvent être associées chez un même patient.
Les indications dépendent des souhaits du patient, du ou des site(s) à traiter, de l’importance du déficit osseux à reconstruire….Certains défects osseux très importants ne peuvent pas être reconstruits en une seule intervention. Une deuxième greffe sera alors nécessaire.
Protocole
Un bilan radiographique (dentascanner ou cone beam) est habituellement réalisé:
– pour permettre l’élaboration du plan de traitement en objectivant le deficit osseux
– après la greffe pour contrôler le volume osseux obtenu avant la pose d’implants.
Les greffes ne peuvent être effectuées qu’après élimination de tous les foyers infectieux dentaires, gingivaux ou sinusiens.
Un délai d’attente de 2 à 3 mois est habituel après des extractions avant d’envisager une greffe. Le tabac augmente le risque de complications et son arrêt est nécessaire en pré et post opératoire.
Un devis doit vous être remis ainsi qu’un consentement éclairé.
Aucun arrêt de travail ne sera prescrit à la suite de ces interventions.
Les suites et soins postopératoires
Une limitation de l’ouverture buccale est fréquente pendant quelques jours.
Les douleurs sont variables, mais le plus souvent modérées. Un traitement antalgique est systématiquement prescrit.
Un oédème facial est habituel, parfois associé à des ecchymoses (bleus) dont l’importance et la durée sont variables d’un individu à l’autre. L’application de poche de glace est recommandée sur la zone greffée et en cas de prélèvement mandibulaire.
L’alimentation doit être molle et froide le premier jour. Il faut éviter toute mastication sur la suture de la zone greffée. Une excellente hygiène buccale est indispensable. Des bains de bouche et un brossage des dents et des gencives (avec une brosse chirurgicale) sont à faire après chaque repas.
Le traitement antibiotique qui vous a été prescrit est indispensable. En cas de greffe sinusienne, il faut éviter les efforts de mouchage violent au réveil et pendant une semaine. En cas d’éternuements, il faut éternuer la bouche ouverte sans pincer le nez.
Les contrôles sont effectués une semaine, deux semaines et un mois après l’intervention.
Les fils de suture sont retirés au bout de deux semaines en consultation.
Les complications des greffes
- Infectieuses:
La principale complication est l’infection des greffons. Cette infection peut être en rapport avec une sinusite post opératoire, une désunion avec retard de cicatrisation de la muqueuse, un défaut d’hygiène…
Elle nécessite une prolongation du traitement antibiotique et des soins locaux et si besoin une réintervention pour retirer la greffe infectée. Cela peut aboutir à sa perte partielle ou complète et modifier le plan de traitement.
Le risque d’infection est très faible mais il est augmenté chez les patients tabagiques et en cas de mauvaise hygiène buccodentaire.
- Résorption des greffons
Certaines greffes d’apposition peuvent se résorber partiellement au cours de leur processus de consolidation notamment en cas de mauvaise qualité des muqueuses (gencives cicatricielles).
Cette situation peut conduire à la réalisation d’une nouvelle greffe.
Cette chirurgie n’est pas prise en charge par la sécurité sociale (actes hors nomenclature), sauf cas très particuliers. En conséquence, les frais engagés ne seront généralement pas couverts par les mutuelles. Il revient donc au patient de payer: les frais d’hospitalisation, les frais de salle d’opération (établis en fonction de la durée de l’intervention et du matériel utilisé), les honoraires du chirurgien et de l’anesthésiste.